Quand viennent les beaux jours, la nature se réveille et de petits mammifères sortent de leurs terriers. Laissez nous vous conter l’histoire des Marmottes Aravissantes !
C’est quoi ce bruiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit, rho je vais devoir sortir ma tête pour voir d’où vient tout ce vacarme.
– Hey Pierrot, tu sais d’où vient tout ce traffut ?
– Rho laisse-moi encore dormir, tais-toi tu vas réveiller tout le monde.
– Rhaaa c’est toujours moi qui me mouille.
Bon…je lisse un peu mes poils, je suis toute pouèr ce n’est pas possible cette terre. 6 mois qu’elle nous tient chaud, mais quand même. Arg ! aie ! oh ! waouh ! Il fait super beau, super chaud, la neige a presque fondue et les fleurs ont poussé.
– Pierrot viens voir, viens voir, viiiiiiiii…NON NON DEMIE TOUR, non mais ça passe à toute allure la d’vant. Des gros pieds énormes, des gros trucs qui tournent, ça y est les humains ont abandonné leurs planches qui glissent je crois bien. Eh, tu sens l’odeur quand on rentre ? Ça décoiffe, il va falloir qu’on aère.
– Comment veux-tu aérer une tanière de 9m de long ? Tu sais bien qu’on ne restera pas là cet été, ça s’aérera tout seul maintenant qu’on a libéré les entrées. Allez arrête un peu tes simagrées, on sort maintenant que tu as réveillé tout le monde et on va admirer le bel été qui se profile. Ouille ! arg ! ouf ! fiouu ! Regarde-moi ça mimine comme c’est beau par-là, encore un peu de neige au trou de la mouche mais on s’en fiche on n’y va pas nous.
[CLIC]
– IIIIIIIIHHHHHHHH ils ont encore ramené leur truc bizarre qui fait des clics dans tous les sens.
– IIIH IIIIH Pierrot c’est un appareil photo, tu le sais bien depuis le temps. Moi je poserai plus tard, j’ai mon summer body, mais je n’ai pas encore coiffé mon poil. Viens, on va par-là bah, ils ne nous suivront pas pour cette fois.
– ah ça y est…tu cours encore dans tous les sens.
Pierrot râle déjà. A chaque sortie d’hibernation il trouve que je cours trop et qu’il faut que je garde les quelques réserves qu’il me reste. Je ne peux pas rester en place. C’est quand même génial de retrouver le grand air. Vous ne trouvez pas vous ?
J’adore faire un grand tour. D’habitude je ne m’aventure pas trop. Je reste près de nos multiples cachettes en cas de danger. Puis même sans m’éloigner, j’ai de quoi profiter et bronzer tranquillement. Mais là, la tentation est trop forte. Un peu comme vous, les humains. Je sais bien qu’après l’hiver vous avez hâte de fouler les sentiers de randos l’été et d’observer les beaux sunsets en short et baskets !
Pour mes premières sorties, je vais être honnête, je vous fuis IIIIIH. Non, ce n’est pas méchant, ne le prenez pas comme ça. Pendant vos premières randos, vous êtes tellement contents que je vous repère de loin, la discrétion ce n’est pas la caractéristique principale que je vous accorde. Même si, certains m’épatent. Parfois, je vous laisse la chance de me prendre en photo lors de ma sieste ou de mon bronzage. Je suis gentille non ?
Sur notre chemin avec Pierrot, on a rencontré deux chamois. “on ne s’est pas caché pendant 6 mois nous ma p’tite” qu’ils m’ont dit. Rho ces chamois, toujours vaillants et fiers. Je suis sûre qu’ils sont jaloux, ça leur plairait bien d’être dans mon terrier au chaud l’hiver. Surtout quand il y a des tempêtes de neige. Je ne suis pas là pour le voir, mais ils ne doivent pas faire les malins.
Un peu plus tard, Pierrot m’a abandonné, c’est toujours comme ça quand je monte en altitude. Il dit que je traîne trop pour un premier retour dehors, mais surtout que je vais trop loin et que c’est dangereux. Pfff celui-là alors, il sait bien qu’il m’entendra crier si je suis en danger, puis il doit bien y avoir Momo qui surveille tout de loin (on passera le voir plus tard). Heureusement que notre terrier d’été n’est pas au sommet, sinon, je ne sais pas comment il aurait fait pour venir.
Vous le saviez vous qu’on avait plusieurs terriers ? IIIH je vous en apprends peut-être une bonne. L’hiver, on reste dans un terrier spécial. Vous voulez le nom scientifique je suppose ? Ah ces humains. Oui une seconde, je vais bien vous le dire. Le terrier d’hiver s’appelle l’hibernaculum. Une fois que tout le monde est dedans, on bouche toutes les entrées avec un mélange spécial. Il faut bien qu’on se protège.
A la fin de l’hibernation, on rejoint notre terrier d’été. Nous y allons pour se reposer et en cas de danger. Cette année, j’irai plus tard. Et oui, j’ai enfin l’âge pour me reproduire…avec mon Pierrot ! Fin juin, mes petits resteront encore dans le terrier d’hiver jusque début juillet. Ensuite, je les élèverais dans le terrier d’été. Nous avons aussi un terrier de fuite pour pouvoir nous abriter en cas de danger.
Bon revenons-en à nos marmottons… Pas d’humain à l’horizon, pas d’aigle royal, pas de chien…J’Y VAIS !! Sur mon chemin, j’ai rencontré un bouquetin bien sympathique. Il mettait en avant ses immenses cornes et m’a dit qu’il était le roi des montagnes. Je lui ai répondu que c’était bien beau, mais que moi j’étais la reine des terriers confortables IIIIH IIIIH.
Je vous vois en train de lire mon récit. Ne me dites pas que certains d’entre vous ne connaissent pas la différence entre chamois et bouquetin ? Vous ne pouvez pas venir en randonnée, parfois me déranger pour me dire que vous ne savez pas faire la distinction…IIIH quand même ! Bon allez, on prend 10 secondes, mais vite je n’ai pas le temps, si le renard arrive je vais vous en vouloir.
Les chamois sont plus craintifs (sauf avec moi, j’en connais certains parce que je suis d’ici et peut-être aussi parce que je suis mimine la star). Leurs cornes sont fines, recourbées et bien plus foncées que celle des bouquetins. Ils ont un masque sur le devant de la tête…Bah non pas un masque de carnaval, un masque de couleur noir et blanc de leurs yeux jusqu’au museau pardi.
Les bouquetins, quant à eux, vous pourrez mieux les approcher, même presque autant que moi. Leurs cornes sont de couleurs claires, épaisses, et parfois IMMENSES. Leur pelage est uniforme. Ça y est ? Vous savez faire la différence entre les deux ? Super, il vous reste quelques savoirs à acquérir avant que je ne vous considère plus comme des monchus. IIIIHH. Allez c’est reparti !
Comme vous pouvez le voir, on est dans la combe de Grand Crêt, là-bas tout en haut c’est le trou de la mouche…Ah bah non mince, vous ne pouvez pas voir. C’est dommage IIIIIIH. Alors pour me comprendre il faudra venir cet été, sinon, vous loupez quelque chose, en plus de me louper moi ou certaines marmottes aravissantes de ma famille, ça fait beaucoup de choses de loupées ! Chaque année de nombreux randonneurs montent cette combe. Quel courage… D’où je suis ça me parait être une éternité pour rejoindre l’arrivée.
J’aime prendre deux minutes et observer cette jolie vue. Les Aravis c’est quand même sup…Ooooooh des pissenlits. Miam j’adore. Vous savez j’aime les plantes. D’ailleurs je mange souvent le matin et tard le soir, il y a la rosée et les plantes sont plus fraîches. C’est d’ailleurs comme ça que je bois, avec la rosée. Ne confondez pas avec votre rosée…Qui je crois n’a pas les mêmes spécificités. Vous vous demandez surement comment je connais toutes ces choses de votre vie, vous les humains. Ecoutez, je me renseigne. J’adore en savoir plus sur ce qui m’entoure, et surtout sur ce qui me prend en photo !!!
Bon allez, assez papoté on redescend. Je n’aimerai pas donner raison à Pierrot et croiser le renard ou l’aigle royal. Ce sont eux nos deux ennemis principaux. On peut aussi rajouter les chiens et d’autres choses mais là je n’ai pas le temps de tout vous dire je dévale la pente.
– Salut Momo, j’étais sûre que tu serais de sorti, tu es comme moi quand on a fini l’hibernation, je te connais par cœur !
– Salut Mimine, ce n’est pas pour rien qu’on est de la même famille hein ! Ce n’est pas super franchement ? On est seul, c’est le moment d’en profiter. Depuis ce matin j’admire la vue, je crois que je ne m’en lasserai jamais de ces Aravis. Je te paye un trèfle ? j’en ai ramassé tout à l’heure.
– Merci c’est gentil, mais je pense que Pierrot m’attend et je ne veux pas qu’il s’inquiète. Je suis montée assez haut, tu le connais bien il déteste ça !
– Ouh toi, tu vas te prendre une avoinée. Arvi !
Nous voilà de retour au terrier, une première sortie plus que réussie. Il faudra que je reste vigilante cet été, encore plus avec mes petits. Maintenant, je vais retrouver mon Pierrot qui doit nettoyer le contour des entrées ou papoter avec le reste de la famille.
Avant de vous quitter, je vous souhaite un bel été dans nos montagnes. Soyez discrets, vous pourrez peut-être croiser des chamois (maintenant que vous savez faire la différence) ou alors des membres de ma famille. Soyez prudents, attention aux patous, aux fleurs sauvages, aux pierres qui peuvent rouler…Vous aussi finalement vous avez des dangers, mais pas de terriers en montagne pour vous replier IIIIIIIH.
Promis, si je vous vois je ferai la star devant l’objectif ! C’est ça d’être une marmotte Aravissante de la Yaute.
Bises. Mimine.