La tête et les bras des Aravis
Doka Prod c’est une boîte de production, créée par deux Bornandins, qui s’occupe majoritairement du Radio Meuh Circus Festival, mais pas que… Partons ensemble à la découverte de ce beau duo de passionnés !
On s’est dit que ça serait sympa de voir un peu ce qui se trame de l’autre côté du Danay chez nos voisins du Grand-Bornand. Un peu d’infidélité à La Clusaz le temps d’une matinée pour découvrir les coulisses de Doka Prod avec Guillaume Bétemps et Hugo Bosse dans leur atelier.
Est-ce que vous pouvez nous raconter votre rencontre et comment le projet Doka Prod est né ?
Hugo : Nous nous sommes rencontrés à l’époque de notre association qui s’appelait KGB. Non, ça n’est pas les services secrets russes… Il s’agit d’une association du Grand-Bornand : Krew Grand-Bornand. Entre 2003 et 2013, nous organisions des événements de freestyle, ski, snow sur le snowpark et des night session dans le village. Guillaume était président de l’association, moi j’étais trésorier. J’évoluais sur l’aspect technique et parallèlement, Guillaume sur le graphisme et la communication. Et il y a plus de 10 ans, nous avons décidé de nous associer au sein de Doka.
Guillaume : Ça s’est fait par étapes ! Au début nous avions chacun nos projets distincts et, au fur et à mesure, nous les avons combinés. Nous avons encore chacun quelques projets à nous mais, nous essayons de travailler ensemble sur des sujets communs pour apporter nos compétences respectives et notre complémentarité.
Hugo : C’est d’ailleurs dans les années du KGB, que nous avons rencontré Phil de Radio Meuh. Nous l’avions fait mixer sur un des événements, c’est comme ça que tout a commencé. Nous avons déliré sur des projets de chapiteau, de festival… et l’histoire du Circus a débuté comme ça !
Depuis combien de temps travaillez-vous sur le Radio Meuh Circus Festival ?
Hugo : En 2024, c’était la 13ème édition ! Nous avons arrêté le KGB et l’année suivante, c’était les grands débuts du Circus.
Guillaume : Une histoire s’est arrêtée et une autre a démarré.
Hugo : Depuis, nous travaillons la moitié de l’année à La Clusaz avec le Circus et l’autre moitié au Grand-Bornand, où nous nous consacrons à d’autres projets.
Guillaume : Oui, nous avons notamment travaillé sur la Source et Granborama au Grand-Bornand, pour des projets avec le Grand Annecy, mais aussi à Morzine. Nous restons en local et ça nous correspond plutôt bien. Nous sommes une petite structure avec seulement nous 2 à temps plein.
Hugo : Nous embauchons d’ailleurs beaucoup de monde à l’année, dont pas mal d’intermittents sur les événements. Sur le Circus, il y a près d’une cinquantaine de personnes. Mais niveau organisation au quotidien, à 2 c’est mieux !
Le Circus est donc l’événement qui vous prend le plus de temps. Les autres événements se répartissent sur toute l’année ?
Hugo : Moi je travaille sur la Coupe du Monde de Biathlon Annecy-Le Grand-Bornand en décembre mais ce n’est pas tous les ans. Ensuite sur le festival de musique Cosmo Jazz à Chamonix, qui a lieu en juillet. Guillaume travaille aussi sur un événement de ski en hiver. Après nous avons des projets liés à des
établissements culturels. Nous accompagnons es structures qui veulent développer des projets à l’année. Nous ne faisons donc pas que de l’événementiel, nous intervenons aussi sur le volet accompagnement de projets culturels. Pour la Source au Grand-Bornand par exemple, nous avons été missionnés pour de la mise en place d’espaces ludiques.
Quelle est votre organisation sur le Radio Meuh Circus Festival ?
Hugo : Phil (le créateur de Radio Meuh) s’occupe de la programmation artistique. Nous, c’est le côté organisation. Guillaume est sur la partie partenariat, rédaction des bilans, recherches de subventions et les supports de communication. Il fait aussi le lien avec l’artiste qui créé l’affiche de la prochaine édition. Moi, je suis sur la partie organisation logistique : les prestataires techniques, monter la billetterie, monter les offres avec La Clusaz, les packs hébergement….
Guillaume : Maintenant ça ne s’arrête plus vraiment. Avant, nous faisions un petit break l’été mais, nous nous sommes rendu compte que pour améliorer l’organisation et faire évoluer le festival, cela n’était plus possible. Sinon, tu fais une édition identique à l’année précédente…Niveau rythme, nous commençons déjà la prise de contact en septembre. En novembre, nous lançons le visuel suivi de l’ouverture de la billetterie en décembre. Les mois qui suivent sont dédiés à la promo pour vendre les places mais aussi à la logistique pour l’installation. À partir de janvier/février, ça devient concret avec la validation des plannings et des recrutements. Le mois de mars, c’est vraiment très dense. Nous sommes une petite équipe qui grossit au fil des préparatifs, pour un événement qui grossit lui aussi.
Hugo : Cette année (édition 2024), nous avons reçu à peu près 9 000 personnes sur les 4 jours de festival. Nous ne pouvons pas grossir beaucoup par rapport à la place disponible au Salon des Dames mais, nous avons fait quelques travaux pour réussir à gagner un peu de place avec le chapiteau. Mais nous avons conscience que nous ne pourrons pas grossir davantage. Le festival ne pourra pas exploser comme certains mais, c’est ce qui fait notre marque de fabrique. Ça reste intimiste en quelque sorte et c’est ce qui nous plaît !
Guillaume : Nous nous concentrons plus sur le développement d’autres aspects, en dehors du chapiteau, en faisant prendre vie à quelques délires. Nous cherchons de nouvelles alternatives en investissant de nouveaux lieux comme l’Église par exemple, avec une méditation électronique cette année. C’était la première fois en 2024 et les festivaliers ont répondu présent.
Hugo : Nous avons aussi développé un projet avec l’Orchestre d’Harmonie de La Clusaz : l’électropening, et un en associant les enfants de l’école du village. Nous essayons d’avoir des projets avec eux au fil de l’année en proposant par exemple des interventions autour de la musique, de la typographie aussi.
Guillaume : Oui, nous avons fait des ateliers typo cet hiver avec les CM2, c’était super. Phil est également venu expliquer son parcours, qu’il était à leur place à l’école et que maintenant son métier c’est de choisir de la musique, d’en jouer, d’organiser un festival. Les enfants étaient vraiment impressionnés. C’était émouvant d’une certaine manière, car tous les enfants connaissaient Radio Meuh et le festival. C’est super important pour nous qu’il existe un lien de territoire, un lien où les personnes se l’approprie, et à La Clusaz, tout le monde joue le jeu et se sent comme partie prenante du festival.
Découvrir Radioh Meuh Circus Festival édition 2025
Et l’Akavaka, quésako ?
Hugo : Alors l’Akavaka, c’est un projet né dans les mêmes années que le festival. Comme nous avons évolué dans le milieu du spectacle de rue, l’idée c’était d’avoir une machine de spectacle à notre image et celle des montagnes d’ici, du Grand-Bo, de la vache et Radio Meuh, ça faisait sens.
Nous avons récupéré à l’époque une vieille Acadiane dans une grange au Grand-Bornand, puis nous l’avons habillée avec le bourrelier du village, déguisée et customisée en vache. Depuis, nous tournons avec sur des événements. Elle a notamment fait un tour à l’ouverture de la Coupe du Monde de ski alpin à Sölden en Autriche. Elle a aussi fait un tour au Circus, aux Pestacles du Père Noel ou au Carnaval de La Clusaz. Elle est toujours là, c’est un peu notre disco mobile.
Et les prochains projets alors ?
Hugo : Le Circus déjà, puis moi je pars sur le Cosmo Jazz à Chamonix en juillet. Nous sommes également en lien avec des stations pour développer des espaces ludiques sur les pistes, pour proposer de nouvelles activités en hiver. Nous aimerions d’ailleurs développer le projet de la Source dans d’autres destinations, sans notion de saisonnalité. Nous travaillons sur le sujet avec des équipes pédagogiques qui sont spécialisées sur les jeux libres, ludiques.
Il n’y a pas que la musique dans votre univers ?
Guillaume : Nous essayons d’avoir un périmètre d’action large. Après c’est les mêmes compétences qui reviennent ! C’est de la création de projets, en prenant une idée depuis le début et en l’amenant jusqu’à sa réalisation, tout en apportant de la valeur, c’est stimulant ! Au-delà de la nature des projets, la collaboration avec d’autres personnes rend notre métier très riche. Parfois quand nous sommes dans nos montagnes, nous sommes un peu dans notre bulle. C’est donc important d’avoir des connexions avec des artistes ou des compagnies d’autres horizons, car la montagne est belle quand elle se nourrit de l’extérieur.
Hugo : Au fait, dans 3 ans, ça sera les 20 ans de la Meuh… Nous réfléchissons déjà à des projets pour marquer le coup, c’est un âge qui se fête !
RDV du 3 au 6 avril pour le Radiomeuh Circus Festival