Après des études de journalisme, brillamment réussies, Clément Hudry était destiné à rejoindre une des nombreuses rédactions parisiennes qui lui tendaient les bras. Mais c’était sans compter sur l’amour profond qu’il porte à son territoire ! Aussi doué en rédaction qu’en photographie, il préféra se consacrer totalement aux prises de vues qu’il fait lorsqu’il arpente la chaîne des Aravis. Grâce à ses clichés uniques qui subliment l’esthétique des paysages de montagne, il est devenu en quelques années seulement une référence en la matière.
En quoi les montagnes des Aravis et notamment celles de La Clusaz influencent ton travail ?
La diversité des paysages est pour moi le gros avantage de ce territoire. Vous pouvez immortaliser un lever de soleil dans une ambiance très alpine au sommet de la Pointe Percée par exemple, puis terminer la même journée en shootant le calme des eaux du lac d’Annecy, sur un ponton. Et le patrimoine est aussi très riche, que ce soit les hameaux, les “anciens” qui y vivent, les fêtes traditionnelles… Il y a beaucoup d’histoires à mettre en images !
Qui sont les photographes qui t’inspirent ?
J’adore l’image, au sens large du terme et j’ai donc des inspirations diverses. Pour l’événementiel sportif et le Trail en particulier, j’apprécie beaucoup le travail d’Alexis Berg. Il a une véritable signature et une vision qui lui est propre. Pour ce qui est de la photo de paysage et de montagne, j’ai toujours été touché par les images d’Alexandre Deschaumes. Son travail est toujours très maîtrisé techniquement.
Les prises de vue en montagne ne sont pas les plus faciles à réaliser. Est-ce que tu peux partager avec nous quelques-uns de tes trucs pour faire des beaux clichés ?
Globalement, je conseillerais de se rendre en montagne à des horaires “décalés”, pour rechercher les belles lumières, du lever ou du coucher de soleil. Je shoote très rarement en pleine journée, la lumière de midi ne mettant vraiment pas les reliefs en valeurs, surtout en été. Je n’aime pas spécialement non plus les journées de grand beau temps avec un ciel tout bleu et trop plat. Quand j’arrive sur un spot qui me semble intéressant, je recherche une ligne directrice, un volume ou une symétrie. Pour cela, il faut réussir à abandonner les vues d’ensemble, difficiles à équilibrer. En sélectionnant un détail, une partie précise de l’environnement, vous aurez plus de chance d’obtenir une image unique.
Lors de tes multiples reportages, tu évoquais les problématiques à travailler sur des événements sportifs ou en pleine nature. Tu as une anecdote à raconter ?
Disons que j’ai une certaine faculté à me mettre dans de bonnes galères… (rires). En mai 2019, j’ai eu la chance de couvrir la Transvulcania, une épreuve de Trail se déroulant à La Palma dans l’archipel des Canaries. La mission rêvée avec deux journées de repérages sur l’île, des paysages volcaniques fantastiques… Et puis, j’ai perdu ma carte bancaire. Je m’en suis aperçu le jour de l’épreuve. J’ai donc shooté de 5 heures du matin à 19 heures, sous une chaleur étouffante, en courant pour me rendre sur les différents spots, sans rien avoir à manger et presque rien à boire. J’ai fini complètement cuit à dévaliser le ravitaillement final avec les coureurs. Plus mal en point que certains d’entre-eux !