Figure emblématique de la scène électro à travers le monde, Laurent Garnier accorde une sincère affection au village de La Clusaz. Le Radio Meuh Festival, le Champ des Platines, ou tout simplement pour rendre visite aux copains, Laurent Garnier aime venir nous voir. Rencontre avec un grand de la musique
Comment t’en es venu à participer au Radio Meuh Festival ?
J’avais pris des photos un jour chez un ami potier qui me parlait sans cesse de la Radio Meuh, j’ai alors créé une petite BD un peu bête avec ces photos et puis Phil a découvert la BD et c’est comme ça qu’ils m’ont contacté. Mais je pense que l’on se serait rencontré quoi qu’il arrive un jour. Ils sont venus me voir sur le Festival Yeah, et puis l’année d’après je suis monté à La Clusaz, voilà comment tout a commencé.
Le Radio Meuh Festival était de retour cette année, qu’est-ce que ça t’a fait de revenir après 2 ans d’absence et de retrouver le public de La Clusaz ?
C’était dingue ! J’ai pu jouer en accord avec Phil des choses qui n’étaient pas prévu de base et je connais bien le public de La Clusaz, ils sont réceptifs alors ils étaient tout de suite dedans, c’était vraiment beau. Le dimanche soir il y a une espèce d’apothéose avec le set de Phil.
La Clusaz c’est vraiment les copains, la famille et je me sens complétement à l’aise avec eux alors on peut faire des choses vraiment chouette et cette attente qu’il y avait, après 2 ans, on sentait que le public avait faim, c’était génial !
Tu es déjà venu une fois au Champ des Platines, qu’est-ce que ça fait de passer d’une grande salle ou d’un club à une petite scène au milieu de la montagne et des vaches autour ?
Ce n’était pas une petite scène, là j’étais au milieu des bouses de vache et c’était un très grand champ.
Mais ça change des grandes salles non ?
Déjà, je préfère les clubs aux grandes salles. Pour le Champ des Platines je suis venu avec l’envie de ne pas jouer de la techno, j’avais envie de changer et de jouer de la chanson française, du funk, de la soul, du jazz et c’est tellement l’idéologie de Radio Meuh que Phil était partant pour cette idée. Et puis le public est tellement averti que l’on peut se permettre ce genre de choses, ils comprennent tout et on passe un super moment, un moment de liberté totale pendant au moins 5h de set !
L’idée a mis assez longtemps à émerger. J’ai été approché par plusieurs boîtes de production, mais à chaque fois l’idée du film était la même : très autocentré type « me, myself and I », mais ce n’était pas du tout dans mes valeurs et ce que je voulais faire, alors on n’a pas poursuivi mais une petite graine était quand même plantée. J’ai rencontré un copain d’un de mes associés : Gabin Rivoire. Il fait des vidéos et j’ai adoré ce qu’il faisait, il avait beaucoup d’élégance, et surtout j’ai aimé sa façon dont il filmait la musique. Le fait de passer du temps ensemble a fait qu’il m’a suivi sur quelques dates, à faire des images, il a lu mon livre et puis quand je lui ai parlé de l’idée d’un docu, il a un peu pris peur, mais on est parti dans l’aventure et c’est comme ça que tout s’est fait. Il a fallu démarcher des boîtes de prod. En France ça ne s’est pas bien passé alors on est parti en Angleterre et là on a eu un retour positif et puis on a monté le film comme ça. C’est une très longue histoire ce film, l’idée était là depuis 2013 et 9 ans après le film est sorti et je suis très content d’avoir partagé cette aventure avec Gabin.Quels sont tes projets pour le futur ?
On sort le documentaire en Angleterre, on est très content et puis j’ai 5 maxi qui vont sortir cette année, il y en a 1 qui est sorti en avril et puis tous les 2 mois jusqu’à la fin de l’année pour finir avec la sortie d’un album en 2023.
Et surtout je retrouve le chemin des festivals et des clubs, je vais essayer de reprendre mon métier. J’ai aussi fini la musique d’un film qui est sorti à l’été 2022 qui s’appelle « Entre la vie et la mort », un polar belge très sombre, c’était génial. Mais surtout je fais beaucoup de musique en ce moment, un pur plaisir !
La playlist de Laurent Garnier :
- Sa musique pour l’apéro ? Ça dépend avec qui tu es, mais pour l’apéro j’aime bien écouter de la soul
- Sa musique pour skier ? Alors je n’écoute pas de musique pour skier parce que j’aime bien entendre ce qu’il se passe autour, je n’ai pas envie de m’éclater, mais je pense que j’écouterai plutôt de la techno, un truc qui te fait avancer
- Sa musique pour manger une raclette ? Quand je vais au Japon j’aime l’ambiance des restos. Ils ont des playlist de jazz de fou. Ce n’est forcément une histoire de plat mais d’ambiance, et le jazz c’est élégant.
- Sa musique pour profiter au milieu des champs ? Classique ou ambiante, très soft